La « Défense et Illustration de la Langue
Française » de Joachim du Bellay.
Une évolution heureuse.
Quelques uns des
protagonistes – Le décor.
-
les poètes :
Clément
Marot 1496-1544
Melin de
Sainct-Gelays 1487-1558
Joachim du
Bellay 1522-1560
Pierre de
Ronsard 1524-1585
Philippe
Desportes 1546-1606
François de
Malherbe 1555-1628
Mathurin
Régnier 1573-1613
-
les souverains :
François Ier
qui règne de 1515 à 1547
Henri II, de
1547 à 1559
François II
de 1559 à 1560
Charles IX
de 1560 à 1574
Henri III de
1574 à 1589
Henri IV de1589
à 1610
-
les évènements importants :
L’ordonnance
de Villers-Cotterêts qui, en 1537,
remplace dans les documents officiels le latin par le français.
Le premier
« art des vers » français par Thomas Sébillet en 1548.
La première
grammaire du français par Louis Meigret en 1550.
***
La Contestation.
« …pour
ce que j’ai toujours estimé notre poésie française être capable de quelque plus
haut et meilleur style que celui dont nous sommes si longtemps contentés. »
Ce style
médiocre dont notre poésie se serait contentée avant l’arrivée des
« jeunes » poètes plein d’enthousiasme de la Pléiade (Du Bellay a quand
même 27 ans et Ronsard 25 lors de la publication de la « Défense »),
c’est celui des formes poétiques fixes à « reprises » ou « en
échos » que sont le triolet, le rondeau qui en dérive, la ballade, le
« chant royal » (variété de la ballade) et cette forme populaire
qu’est la chanson avec son refrain mais aussi celui des « Grands
Rhétoriqueurs », ces poètes pour
qui la virtuosité de la langue et de la forme dominaient tout (Jean Robertet
1405-1492, Georges Chastelain 1415-1475, Jean Meschinot 1422-1490, Olivier de
la Marche 1425-1502, Octavien de Saint-Gelais 1468-1502, du temps qu’il
versifiait, avant de devenir évêque d’Angoulême, et très probablement le père
de Mellin malgré tout, Jean Molinet (1435-1507), Jean Lemaire de Belges
1473-1515 ?, Guillaume Crétin vers
1450-1525, Pierre Gringore 1475-1539, Jean Marot vers 1450-1526, le père de
Clément, André de la Vigne vers
1470-après 1515, Jean Bouchet 1476-1557).
Ce style
médiocre c’est aussi celui qui découle
d’une langue qu’il est nécessaire de dépoussiérer, d’épurer et d’enrichir.
Et, en
matière de style, l’idéal à poursuivre selon du Bellay se trouve évidemment
chez les auteurs Grecs et Latins : « … mais aussi dirais-je bien
qu’on pourrait trouver en notre langue (si quelque savant homme voulait y
mettre la main) une forme de poésie beaucoup plus exquise, laquelle il faudrait
chercher en ces vieux Grecs et Latins, non point ès auteurs français… »
Il semble
assez constant qu’en matière d’art, notamment de poésie, de philosophie ou de mode, le siècle actuel
s’élève contre les goûts ou les certitudes du précédent.
La
« Défense et Illustration » de du Bellay s’en prend à ses
prédécesseurs immédiats, Marot, Héroët
(Antoine Héroët, 1492-vers 1567) et à travers
les formes poétiques que son auteur récuse :
rondeaux, ballades, virelais …
,
il critique également Mellin de Saint-Gelais dont, un peu plus tard, il
reconnaîtra la valeur .
Mais ce
dernier s’il a beaucoup écrit de rondeaux, de quatrains, de huitains, de
dizains (et même un quinzain), de « cartels », madrigaux
et autres poèmes de cour, s’il est aussi l’auteur de poèmes traduits du latin,
a également rédigé de nombreux épigrammes,
genre que, nous le reverrons plus loin,
du Bellay recommande : « Jette-toi à
ces plaisantes épigrammes… »
.
Quant à Clément
Marot, l’épigramme est un genre très représenté dans son œuvre. Je compte en
effet dans un volume consacré à ses poèmes :
201
épigrammes de 6 à 12 vers pour
42
« chansons » assez courtes,
34 rondeaux
seulement, le plus souvent d’une quinzaine de vers,
19 ballades
et chants divers d’au plus 50 vers,
20 élégies,
également recommandées par du Bellay (« Distille avec un style coulant et
non scabreux ces pitoyables élégies… »
),
12 d’entre elles ont au moins 50 vers et 8 près de 100,
6 pièces ou
« opuscules » de 74 à 555 vers et enfin
56 épîtres
de 10 à 256 vers
.
On perçoit
qu’il ya déjà chez ces deux auteurs une sorte d’amorce de ce nouveau style que
du Bellay voudrait
imposer. D’ailleurs
les traductions que Saint-Gelais réalise montrent bien l’engouement croissant
pour les classiques antiques. Si l’auteur de « La Défense » insiste
sur l’impossibilité pour un traducteur de rendre « à l’identique »
dans sa langue propre la grâce et les ornements de la langue qu’il traduit
»,
s’il prône l’imitation des anciens « Car il n’y a point de doute que la
plus grande part de l’artifice ne soit contenue en l’imitation… »
pourra-t-il contester qu’un poète de qualité (comme Mellin) qui entreprend de
traduire un confrère étranger donnera spontanément naissance plus à une
imitation ou à une transposition de celui-ci qu’à une traduction au sens
professionnel de ce terme, qu’en somme il suivra par anticipation les conseils
que
la Défense prodigue ?
La
« Défense et Illustration » a peu à voir avec un « art des vers,
ce n’est pas un traité de versification comme l’est réellement cet ouvrage de
Thomas Sébillet
, «
L’Art Poétique François » sous-titré
«
Pour l’instruction des jeunes
studieus, & encor peu avancéz en la Poésie Françoise" paru un an
plus tôt
qui, lui, détaille
les règles de la poésie et la structure des
diverses formes de poèmes.
Du Bellay, pour sa part, expose son opinion
sur ce que pourrait (devrait) être la poésie française « moderne »,
il recommande de prendre telle ou telle direction, il fait état de ses
préférences pour certaines formes plus modernes de poème : l’épigramme et
le sonnet surtout mais également l’élégie et « ces odes inconnues encore
de la Muse française »
,
pour autant, il ne compose pas un manuel où trouver les détails techniques, les
recettes,
des formes qu’il préconise et
son ouvrage n’entre pas en concurrence avec celui de son prédécesseur. Il est
si éloigné de cette démarche normative qu’il ne manque pas de constater
:
« que c’est une chose accordée entre les plus savants, le naturel faire
plus sans la doctrine que la doctrine sans le naturel » ce qui, sans aucun
doute, est la règle la plus fondamentale de toute poésie, n’en déplaise à
Monsieur de Malherbe.
Du Bellay se
fait pourtant censeur à l’égard de poèmes trop rustiques ou triviaux à son
goût, poèmes dont il prend l’exemple chez Mellin de Saint-Gelais et Pernette du
Guillet (1518 ou 1520-1545) et qu’il tient « mieux dignes d’être nommés
chansons vulgaires qu’odes ou vers lyriques »
.
Le poème
ci-dessous peut sans doute bien illustrer ce que du Bellay récuse en matière de
poésie, il est tiré des « Œuvres Complètes » de Mellin de
Saint-Gelais
:
DU ROUSSEAU
ET DE LA ROUSSE.
Un jour en
s'esbattant
Dieu crea
le rousseau ;
Puis dit,
en le tentant :
« Garson,
que tu es beau! »
Le
rousseau, sans sejour,
Dit : «
Beau comme le jour! »
Dieu print
mal ce langage,
Et dit : «
Voy-tu, rousseau?
Tu prens
gloire au pelage
D'une
vache ou d'un veau :
Le pied
auras suant,
Et le
reste puant. »
Le
rousseau bien faché,
S'en vint
à la rousselle,
Et luy
trouva caché
Un bouc
sous son aisselle ;
Puis la
sienne sentant
En trouva
tout autant.
Oncques
puis roux ne rousse
N'eurent
accord parfaict ;
L'un
tousjours se courrousse
Et trouve
l'autre infect.
Ailleurs
on n'en veut point :
Les voila bien en poinct.
Pour un peu trivial que puisse
apparaître ce poème, il faut cependant reconnaître qu’il appartient à une
branche ancienne, verte et toujours vivace de la poésie française à laquelle
Ronsard lui-même ne dédaigna pas d’ajouter l’un ou l’autre rameau :
« Je te salue, Ô merveillette fente… »
Ces divers éléments
font penser que si la Défense et Illustration
prône une réelle rupture, c’est moins avec les prédécesseurs immédiats et
parfois encore contemporains de la Pléiade qui introduisent déjà ses choix
qu’avec le corpus de la poésie du moyen-âge (d’avant le XVI è siècle) que cette rupture s’opère
réellement. Du Bellay donne donc l’impression de ne faire que théoriser une
évolution largement entamée avant lui.
Le but.
Que recherche en somme la nouvelle
poésie française illustrée par du Bellay et ses amis ?
D’abord une langue plus fine, débarrassée
d’un certain nombre d’archaïsmes, enrichie de néologismes latins ou grecs au
service d’une poésie plus élevée, antiquisante ou italiénisante avec un goût
particulier pour des pièces plus légères demandant plus de virtuosité dans leur
confection en raison de leur brièveté et de leur « pointe » ou
« saillie » finale (le sonnet, l’épigramme) sans préjudice de ces
formes « longues » que sont l’ode ou l’élégie dont Ronsard fera un
grand et très libre usage.
La langue de Marot, en effet, est plus
celle de l’époque poétique précédente (« Dieu vous doint donc, ma maistresse tresbelle… », forme ancienne du
subjonctif présent de donner : « que Dieu vous donne
etc… » et qui fait souvenir du « Or nous doint Dieu bonne paix
sans tarder » de la fameuse ballade LXXV de Charles d’Orléans :
« En regardant vers le pays de France », ou un
peu plusloin dans la même élégie : « « L’ayse plus grand qu’à
moy oncques advint » pour
« advint jamais » , « Il n’en fault jà prendre esbahyssement » pour » il n’en faut certes prendre
etc… » dans la chanson VIII et l’on
pourrait multiplier aisément les exemples), alors que dans celle de Saint-Gelais
on peut voir apparaître ici ou là certaine
expressions qui ressemblent à celles de du Bellay ainsi par exemple de
« Fendis ma résonnante table. » dans le poème « Sur une
guitterre espaignolle ».
Mais les archaïsmes ne disparaissent pas, tant
s’en faut, avec cette nouvelle génération de poètes, et du Bellay lui-même use
parfois de mots déjà « vieillis » dans certains de ses vers (ainsi de
la forme « finablement »
pour l’adverbe finalement que l’on
trouve dans son IVème Livre de l’Eneïde ou le
verbe s’estranger dans « si pour
de moi t’estranger » pour « t’éloigner » dans la complainte de
Didon à Enée).
Cette nouvelle « école »
souhaite ensuite le renouvellement des « outils » de la poésie,
renouvellement dont une des pièces maîtresses se trouve constituée par le
sonnet, sur lequel cependant, du Bellay, tout à son désir d’imitation des
anciens dans l’ode et l’élégie, n’insiste pas plus que cela (« Sonne-moi
ces beaux sonnets, non moins docte que plaisante invention italienne… » et pas
un mot de plus sur cette pièce).
Le sonnet, imité de Pétrarque
(1304-1374), qui n’en est pas l’inventeur (on l’attribue généralement à Jacques
de Lentini, notaire à la cour sicilienne de Frédéric II de Hohenstaufen, dans
le premier tiers du XIII è siècle ) est
cependant introduit en France avant du Bellay.
Les sonnets apparaissent en effet,
quoique timidement, chez Saint-Gelais comme chez Marot, à qui on attribue le
plus souvent l’introduction de cette forme poétique en France, mais s’il
traduit six sonnets de Pétrarque sur la mort de Laure de Noves, sonnets qui
figurent dans l’édition de 1544 de ses œuvres (sa
forme ABBA ABBA CCD EED est celle qu’introduisirent Marot ou Saint-Gelais et
qu’utilisèrent Ronsard et du Bellay, sa forme ABBA ABBA CCD EDE est celle du
XVII è siècle que l’on retrouve le plus souvent ensuite) il
n’en écrit que trois de sa propre main.
Cette courte poésie, sans refrain,
strictement ordonnée et que doit relever au dernier vers une
« pointe » qui résume le poème et/ou produit « un trait
d’esprit » constitue en effet une importante innovation par rapport aux
formes précédentes de la poésie française.
Autres outils poétiques prônés par du
Bellay, l’épigramme : « jette-toi à ces plaisantes épigrammes »,
l’élégie : « Distille avec un style coulant et non scabreux ces
pitoyables élégies » et l’ode : « Chante-moi ces odes inconnues
encore de la Muse française » et l’églogue : « chante-moi d’une
musette bien résonnante et d’une flûte bien jointe ces plaisantes églogues
rustiques ».
Mais, dans leur adaptation à la poésie
française, l’églogue comme l’élégie sont essentiellement des genres poétiques,
et non des poèmes définis par une structure ou surtout un type de vers
particulier comme en grec ou en latin. La première désigne un « petit
poème pastoral » et la seconde des poèmes sur un sujet le plus souvent
triste (éventuellement tendre).
L’ode dont on distingue
« classiquement » deux variétés selon que son thème est noble, élevé,
ode « héroïque », ou léger et gracieux, ode
« anacréontique »
est, adaptée par la Pléïade et surtout Ronsard de l’ode utilisée par le poète
grec Pindare (-518 à -438), une forme de poème qui
répond à des critères plus précis et se
compose de strophes, antistrophes et épodes réalisant une succession de triades
identiques. Ces triades constituent des « unités lyriques », l’épode y
prend une forme strophique différente de celle de la strophe et de
l’antistrophe sur le plan du nombre de vers et/ou du type de vers.
L’épigramme, quant à elle, est un court poème, sans forme
fixe, d’intention satyrique et qui doit
se terminer par une « pointe », c'est-à-dire une formule piquante
voire mordante résumant dans le dernier vers du poème toute son intention.
Marot écrivit de nombreux petits poèmes qu’il qualifia
d’épigrammes quoique ni dans leur structure ni dans leur intention ils ne
répondissent vraiment à la définition ci-dessus, raison pour laquelle,
peut-être,
leur auteur n’a pas trouvé
grâce auprès de son confrère de la « Défense ». Ses textes
sont d’inspiration très diverses, tantôt
amoureuse, morale ou leste, critique ou satyrique et qui ne se souvient de
l’épigramme CXCVII, « De Soy Mesme »
?
Plus ne suis
ce que j’ay esté,
Et ne le
sçaurois jamais estre ;
Mon beau
printemps et mon esté
Ont faict le
sault par la fenestre.
Amour, tu as
esté mon maistre :
Je t’ai
servi sur tous les dieux.
Ô si je
pouvois deux fois naistre,
Comme je te servirois
mieulx !
Quoique ces
poèmes possèdent rarement la « pointe » finale de l’épigramme, leur
caractère commun de brièveté et de légèreté, autorise peut-être à les
considérer malgré tout comme tels.
Que conclure de tout cela ?
La Défense et Illustration se présente plus comme une sorte de « déclaration de
politique générale » que comme un
manuel. On perçoit chez son auteur le sentiment qu’il a de se trouver à l’orée d’un bois : derrière lui la
pénombre de la forêt, devant, la vaste plaine ensoleillée qu’il souhaite
gagner ; forêt de la poésie
française des époques précédentes,
plaine ouverte de la poésie « moderne » où tracer de belles
routes dessinées « à l’antique ».
Son propos
porte sur l’évolution, nécessaire à ses yeux,
de la langue française littéraire et il y mêle
aussi bien des développements sur les vastes perspectives que les influences
grecques, latines ou italiennes lui offrent,
que des précisions techniques (limitées) à
valeur d’exemple aussi bien sur les formes du poème ou du mètre ,
« Adopte-moi aussi en la langue française
ces coulants et mignards hendécassylabes
»
que sur l’enrichissement de la langue :
« Use donc hardiment de l’infinitif pour le nom, comme l’aller, le
chanter, le vivre, le mourir…
»,
« …je t’avertis user souvent de la figure antonomase
,
aussi fréquente aux anciens poètes comme peu usitée, voire inconnue des
français.
»
Déclaration
de « politique générale »,
et
réprobation des modes et des auteurs plus anciens mais réprobation tempérée qui
ne s’apparente jamais à un réquisitoire et qui partout laisse sa place à la
souplesse, à l’adaptation, à l’inventivité au service de l’expression avant
tout poétique : « …Il y en a qui fort superstitieusement entremêlent les
vers masculins avec les féminins… Je trouve cette diligence fort bonne pourvu
que tu n’en fasses point de religion jusques à contraindre ta diction pour
observer de telles choses.
»
Déclaration
qui souhaite plus l’officialisation et la généralisation d’une évolution en
cours qu’elle n’appelle à une rupture méprisante, à la négation et à
l’anéantissement total de ce qui la précède comme le feront plus tard François de Malherbe et le
« classicisme ».
On oppose
souvent Classicisme et Renaissance, Malherbe (qui mourût avant le classicisme
qui lui doit tant en poésie) et du Bellay en insistant sur la primauté, pour le
premier, du travail toujours plus
méticuleux du vers sur l’inspiration et sur la prééminence, pour le second, de la « fureur poétique » sur sa
mise en forme poétique. Les classiques, écrit-on, viseraient l’harmonie « suprême » du
vers, les poètes de la Renaissance, l’expression la plus vive du sentiment.
Il s’agit
là, pour le moins d’une affirmation très réductrice qui ne traduit nullement l’état
d’esprit de du Bellay et sans doute de ses confrères (ou de ses continuateurs
comme on peut aisément en juger à la lecture par exemple de Philippe Desportes
ou de son neveu Mathurin Régnier). N’écrit-il pas : « … aussi
n’est-ce peu de chose que de prononcer ses vers de bonne grâce : vu que la
poésie (comme dit Cicéron) a été inventée par observation de prudence et
mesure des oreilles ; dont le
jugement est très superbe, comme de celles qui répudient toutes choses âpres et
rudes, non seulement en composition et structure de mots mais aussi en
modulation de voix.
»
ce qui témoigne assez qu’il mettait l’harmonie d’un vers au premier rang de ses
caractéristiques indispensables et ne donne-t-il pas, un peu plus loin, ce
conseil, de prendre et reprendre ses poèmes pour en polir les vers :
« les revoir souvent, et en la manière des ours, à force de lécher, leur
donner forme et façon des membres, non imitant ces importuns versificateurs…qui
rompent à toute heure les oreilles des misérables auditeurs par leurs nouveaux
poèmes » mais il ajoute immédiatement : « Il ne faut pourtant y
être trop superstitieux ou (comme les éléphants leurs petits) être dix ans à
enfanter ses vers.
» ?
Il faut être
Monsieur de Malherbe pour croire et affirmer non seulement que la beauté est la rançon obligatoire d’une architecture
d’autant plus parfaite qu’elle est à la
fois plus complexe et plus rigide mais
encore qu’elle constitue LE seul et unique moyen d’atteindre à la beauté ou à
la perfection.
Du Bellay,
manifestement, était bien éloigné d’un tel excès. Que ne lui donnons-nous la
prééminence sur son caractériel confrère !
***